Quel avenir pour le tailleur de pierre ?

Si l'on a pendant longtemps oublié ce métier au savoir-faire ancestral, la profession de tailleur de pierre est pourtant loin d'être morte. Bien au contraire. Après de longues années de vache maigre, les tailleurs de pierre profitent aujourd'hui d'une reconnaissance nationale et le Gouvernement annonçait même en 2019, vouloir former des milliers de jeunes aux métiers. Des déclarations qui prouvent que le métier a encore un bel avenir devant lui.

Le tailleur de pierre : gardien du patrimoine

L'un des principaux facteurs expliquant l'importance du métier est sans aucun doute son savoir-faire ancestral. En effet, la profession de tailleur de pierre est née pendant l'Antiquité, une période clé dans l'histoire de l'architecture, où le désir de bâtir des édifices esthétiques et imposants était dominant.

Mais avec l'invention du béton armé en 1900, la profession est peu à peu tombée en désuétude face à la praticité et surtout, la rapidité d'usage de ces nouveaux matériaux venus concurrencer la pierre.

Pourtant aujourd'hui, malgré les nombreux procédés de construction et d'ornement possibles, le tailleur de pierre a le vent en poupe. La raison ? Le retour en force de l'artisanat et la remise en valeur des savoir-faire ancestraux entraînent un nouvel engouement pour ces professions qui ont marqué l'histoire.

Un art reconnu à travers le monde

Aujourd'hui, les tailleurs de pierre se font rares. On estime leur nombre en France à seulement 15 000 tailleurs actifs. Cette raréfaction est avant tout explicable par le manque de besoins : on ne construit plus aujourd'hui d'édifices neufs en pierre.

Actuellement, l'activité parvient à prospérer principalement grâce aux rénovations d'ouvrages historiques et aux commandes de quelques particuliers amoureux de la pierre. Mais malgré la rareté des missions, les tailleurs de pierre peuvent se rassurer : leur profession n'est pas près de disparaître. Au contraire, il semblerait même qu'une nouvelle ère souffle sur le métier...

Bâtir l'avenir grâce au passé

Certes, nous ne construisons plus d'édifices en pierre, mais nos sociétés modernes sont extrêmement attachées à leurs monuments. Pour preuve, les dépenses en restauration d'édifices historiques augmentent partout à travers le monde, atteignant plusieurs millions d'euros en 2019 en France. Le patrimoine prend donc une place particulière dans nos cœurs et réanime par la même occasion, des métiers jusqu'ici oubliés.

Après l'incendie de Notre-Dame les 15 et 16 avril 2019, qui avait ému la France entière, le Gouvernement avait annoncé le lancement d'une opération nationale baptisée "Les chantiers de France" visant à former des milliers de jeunes aux métiers de la pierre. Cette opération devrait totalement relancer l'activité dans l'hexagone et contribuer à la visibilité de ces professions longtemps oubliées.

Un désir d'authenticité

Par ailleurs, au-delà de la restauration du patrimoine, on observe un véritable engouement pour les métiers d'art, autrefois négligés au profit des professions "intellectuelles". Une opposition entre métiers manuels et intellectuels, vide de sens, lorsque l'on connaît les grandes compétences en géométrie et stéréotomie que nécessite le métier de tailleur de pierre...

De son côté, le métier de tailleur de pierre évolue à grande vitesse et s'adapte petit à petit aux nouvelles problématiques qui se posent à lui.